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Chili : quelles solutions pour la crise énergétique ?

chili_drapeauLa République du Chili est un pays d’Amérique du Sud qui partage ses frontières avec la Bolivie, le Pérou et l’Argentine. Avec un taux de croissance annuel qui dépasse les 6%, le pays dirigé par Michelle Bachelet fait figure de locomotive économique d’Amérique. Pourtant, il vit depuis quelques années une situation de précarité énergétique qui freine son développement. Une situation qui est due à l’insuffisance de sa production électrique.

En plus de subir, certaines années, des périodes de sécheresse intense qui plombent sa production hydroélectrique, le Chili pâtit de sa dépendance aux hydrocarbures en provenance de ses voisins. En effet, ses relations diplomatiques désastreuses avec ses voisins et son manque de ressources énergétiques disponibles sur son territoire ont entrainé l’insuffisance de son offre énergétique et une forte augmentation du prix de l’électricité. Le gouvernement du Chili a toujours refusé de lancer une filière nucléaire. Face aux craintes de la communauté environnementale, il a également rejeté au début du mois de juin le projet hydroélectrique contesté d’Hidroaysen (en Patagonie). Il semblerait donc que le renouvelable soit la carte à jouer pour arriver à diversifier les sources énergétiques chiliennes.

[stextbox id=”info”]Hydrocarbures : une dépendance dangereuse[/stextbox]

Le mix électrique du Chili est actuellement dominé par les énergies fossiles : fin 2012, les combustibles fossiles étaient à la source de 62,5% de l’électricité produite dans le pays. Seulement 25% de ces besoins en hydrocarbures sont comblés grâce à son marché intérieur. Le Chili accuse ainsi une forte dépendance vis à vis de l’étranger pour son approvisionnement. Et notamment des pays proches (Brésil pour le pétrole, Argentine pour le gaz et Colombie pour le charbon). Comme l’illustre la récente crise avec l’Argentine, qui a du jour au lendemain cessé d’approvisionner le Chili en gaz, l’équilibre de cette situation est trop fragile.

En 2012, la production d’énergie électrique non renouvelable, hors nucléaire, du Chili s’est élevée à quelques 42,8 TWh. Un chiffre qui a plus que doublé en 20 ans, la production d’origine fossile ne s’élevant en effet qu’à 19,6 TWh en 2002.

Le paradoxe du Chili est donc d’être l’un des pays les plus dynamiques du continent, mais de ne disposer d’aucune ressource énergétique propre. Les coûts de l’électricité y sont d’ailleurs relativement plus élevés que chez ses voisins. Après le secteur minier, le secteur énergétique est le deuxième plus important du pays en termes d’investissement. De ce fait, face à la croissance importante de la demande en électricité, le développement du charbon a rapidement été écarté par le gouvernement de Michelle Bachelet (en raison de ses coûts d’investissement élevés et de son impact environnemental) au profit du Gaz Naturel Liquéfié (GNL). Un terminal de regazéification GNL a notamment vu le jour dans la ville côtière de Mejillones.

[stextbox id=”info”]Les énergies renouvelables sous-exploitées ?[/stextbox]

A l’heure actuelle, les énergies renouvelables recouvrent une part de 37,5% dans le mix électrique du Chili. Largement en tête, la filière hydroélectrique fournit 28,1% de l’électricité du pays (19,2 TWh générés en 2012). Toutefois, la production de ce secteur stagne depuis une dizaine d’année. Les nombreux projets de barrages et de centrales hydroélectriques, qui permettraient d’élever le volume de production d’hydroélectricité, se heurtent à une forte mobilisation citoyenne qui dénonce leurs effets négatifs sur l’environnement.

Face à cette situation, le Chili dispose d’autres ressources renouvelables. Le taux d’ensoleillement des régions du nord (dont le désert d’Atacama qui possède le taux d’ensoleillement le plus élevé du monde) et la puissance du vent dans les régions du sud semblent notamment être des conditions idéales pour développer les énergies éoliennes et photovoltaïques.

En 2012, face à la biomasse (second poste de production d’électricité du pays avec 8,8% du mix chilien), l’éolien et le solaire occupaient des places marginales. Composé de 9 parcs éoliens (responsables de 0,374 TWh), le secteur éolien n’a généré que 0,5% de l’électricité produite dans le pays. Le solaire est encore moins développé et n’a produit sur la même période que 7 GWh d’électricité.

Si les énergies renouvelables chiliennes sont encore sous-exploitées, la situation économico-énergétique du pays et le potentiel de ses caractéristiques naturelles ont impulsé une nouvelle dynamique de développement. En effet, le gouvernement chilien a accepté en avril 2012 plus de 4.756 MW de projets renouvelables (dont la ferme éolienne d’El Arrayan et la centrale photovoltaïque de La Huayca). Reste à savoir lesquels aboutiront.

Crédit photo : twiga269

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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