Partie prenante avec EDF EN et Alstom du consortium perdant lors de la récente attribution par Ségolène Royal des deux champs d’éoliennes offshore d’Yeu-Noirmoutier et du Tréport, le groupe WPD Offshore France conteste devant le tribunal administratif l’avis rendu par la Commission de régulation de l’énergie. La commission qui s’était déclarée en faveur de l’offre de GDF Suez / Areva et cela pour les deux zones en question n’aurait pas, selon le groupe allemand, apprécié toute la complexité technique des sites et le coût de telles installations.
Rendue le 7 mai dernier, la décision du gouvernement d’attribuer les marchés des deux parcs éoliens offshore au camp GDF Suez et Areva au nom d’une répartition plus équitable dans le secteur, n’aura pas pu éviter la polémique.
Alors que Jérôme Pécresse, président d’Alstom Renewable Power, s’était contenté d’ironiser sur les capacités réelles d’Areva à réaliser leurs engagements techniques, et notamment la production d’éoliennes de huit mégawatts, le groupe WPD a quant à lui opté pour un recours devant le tribunal administratif. S’il ne conteste pas la décision du gouvernement dans sa totalité, WPD exprime toutefois ses doutes sur « les conditions d’attribution du lot n° 2 des îles d’Yeu et de Noirmoutier et conteste la fiabilité technique et économique du consortium concurrent ».
Pour justifier sa démarche, l’entreprise d’origine allemande évoque en particulier le choix des fondations d’éoliennes, un élément primordial pour le coût des installations mais également pour leurs conséquences sur l’environnement. D’après WPD France, le consortium désigné vainqueur n’aurait pas, contrairement à eux, réalisé de forages géotechniques sur le site et en aurait donc ignoré les spécificités techniques. WPD affirme dans ce sens que « le choix de fondation ancrée (contrairement à notre choix de fondation posée) est incompatible avec le site et entraîne une sous-évaluation très significative du coût global du projet, ce qui fausse donc la notation de plusieurs critères de l’appel d’offres ».
Suite au dépôt d’un référé contractuel, dont la procédure est relativement rapide, le concepteur de projet WPD Offshore France devrait être fixé dans le mois à venir. Si leurs arguments venaient à convaincre le tribunal administratif, le lot n°2 devrait alors être remis en compétition.
Rappelons ici que la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie avait décidé de suivre l’avis du CRE afin d’éviter tous recours en justice et de préserver l’unité de la filière éolienne française. Une filière qui semble désormais plus divisée que jamais.
Crédits photo : Martina Nolte