Permettant d’alimenter environ 340.000 personnes en électricité sans émissions de CO2, le barrage de Tignes (Savoie) est un outil de production auquel EDF n’a aucune raison de renoncer. Une particularité géologique a toutefois rapidement perturbé le bon fonctionnent de cette installation mise en service dans les années cinquante : la montagne sur laquelle sont ancrées les deux conduites forcées qui alimentent la centrale hydroélectrique de Malgovert… descend de près de cinq centimètres par an. Obligé d’interrompre la production d’électricité tous les ans pour aménager les installations en conséquence, l’électricien a finalement décidé de mettre en œuvre une solution plus durable.
5 ans après la mise en service de l’usine de Malgovert, l’une des deux centrales alimentées par la retenue de Tignes, les gestionnaires du site constatent que le terrain bouge. Et pas un peu : la montagne descend à certains endroits de 5 centimètres par an.
Comme les deux conduites forcées qui alimentent l’usine sont ancrées à la montagne, elles accompagnent le terrain dans son mouvement, au risque que les installations soient endommagées au pied de la montagne.
Chaque année EDF devait donc couper un morceau du bas de la conduite alors qu’un nouveau morceau était soudé en haut, au départ de la conduite forcé. Pour mettre fin à ce rituel, qui obligeait à interrompre la production tous les ans, et sachant que les canalisations de 60 ans devaient de toute façon être changées, l’électricien a investi près de 100 millions d’euros pour ce qui est le plus gros chantier en France sur des conduites forcées.
Les travaux, consistent à installer des joints coulissants qui permettent à la canalisation d’accompagner les mouvements du terrain. Ces joints fonctionnent un peu « comme un trombone », pour reprendre l’expression de France Bleu.
Le chantier qui va durer trois ans a débuté l’an dernier avec une phase de déboisement autour de la conduite forcée pour pouvoir y installer des grues.
La production d’électricité sera régulièrement interrompue (à l’heure actuelle le barrage de Tignes est d’ailleurs à trois quart vide) le temps des travaux avant un retour à normale courant 2015.