Les ressources en eau menacées par le poids de la demande énergétique - L'EnerGeek

Les ressources en eau menacées par le poids de la demande énergétique

O_N_UAlors que les pays émergents voit leur demande énergétique exploser, l’ONU s’inquiète dans son rapport « Eau et Energie » 2014, dévoilé le vendredi 19 mars. En effet, pour produire de l’énergie, 600 milliards de mètres cubes d’ « or bleu » sont utilisés chaque année. L’ONU met en garde le monde entier contre le risque d’épuisement des ressources, qui s’accroît en raison d’une forte croissance démographique, principalement dans les pays émergents. 

Les chiffres sont assez affolants. Plus de 1,3 milliards de personnes sur Terre ne sont pas connectées au réseau électrique, c’est-à-dire une personne sur sept. Et 768 millions de personnes, souvent les mêmes, n’ont pas accès à une source sûre et régulière d’eau. L’ONU souligne que 20% des aquifères (roche ou formation géologique, suffisamment poreuse pour stocker de l’eau) de la planète sont surexploités et pourrait ainsi disparaître dans les prochaines années.

La demande en eau douce et en énergie va continuer à augmenter au cours des prochaines décennies pour répondre aux besoins de populations et d’économies en croissance, des changements de mode de vie et de consommation, amplifiant ainsi grandement les pressions existantes sur les ressources naturelles limitées et les écosystèmes“, peut-on lire dans le rapport de l’ONU, présenté le 19 mars à Tokyo.

[stextbox id=”info”]Des sources d’énergie gourmandes en eau[/stextbox]

« Il est à craindre que la réponse aux défis énergétiques se fasse au détriment des ressources en eau », explique l’expert mandaté par l’ONU90% de la production d’énergie dans le monde consomme de l’eau en quantité importanteLes centrales thermiques et les centrales nucléaires ont besoin d’eau pour assurer leur refroidissement même si cette eau est ensuite rejetée dans le milieu naturel où elle a été prélevée. L’extraction des matières fossiles demande également beaucoup d’eau. De plus la culture des biocarburants, menée à grande échelle depuis le début des années 2000, est très consommatrice de cette ressource. On peur aussi citer l’exploitation du gaz de schiste, qui requiert de grandes quantités d’eau et fait peser d’importants risques de contamination des nappes phréatiques.

Le secteur énergétique consomme donc beaucoup d’eau : l’énergie est responsable de 15% de la consommation mondiale d’eau, et cette part est amenée à croître dans les prochaines décennies. Ces modes de production énergétique concurrencent souvent un autre secteur qui consomme 70% des prélèvements mondiaux en eau : l’agriculture. La demande en eau du secteur agricole va continuer d’augmenter d’ici 2050, pour faire face aux 2 milliards de nouvelles bouches à nourrir.

Enfin, le rapport onusien 2014 montre que le manque d’eau est étroitement lié au manque d’électricité. Les régions concernées par cette mauvaise disponibilité en eau et en électricité sont avant tout l’Afrique et l’Asie du Sud. Sur le continent africain, par exemple, le taux d’électrification est de 42% seulement. Il peut descendre en-dessous de 5% dans certaines zones rurales. 

[stextbox id=”info”]Energie et eau : un défis majeur[/stextbox]

Les défis à venir sont très grands. Pour y faire face, l’ONU insiste sur la nécessité de coordonner les politiques de gestion de l’eau et de l’énergie. Tout d’abord, les pays émergents sont invités à développer une production d’électricité basée sur les énergies qui ne consomment pas d’eau, comme l’énergie éolienne et l’énergie solaire.

A l’avenir, des systèmes de production combinés pourraient apparaître en masse. Ils produiraient à la fois de l’eau et de l’électricité. Cette solution semble parfaitement adaptée aux régions arides. Sur différents sites aux Emirats arabes unis ou en Arabie Saoudite, des centrales de dessalement de l’eau de mer produisent également de l’électricité.

Enfin, les eaux usées sont de plus en plus utilisées, afin de les convertir en énergie. Les matières organiques qu’elles contiennent permettent de créer du biogaz riche en méthane. A la centrale de traitement des eaux usées de La Farfane, à côté de Santiago, au Chili, plus de 50% des eaux usées de la ville sont traitées pour produire 24 millions de mètres cube de biogaz. A Stockholm, en Suède, les bus et les taxis roulent avec le biogaz produit par le traitement des eaux usées. Cette option intéresse aussi un nombre croissant de pays en développement. A Maresu, au Lesotho, 300 familles utilisent le biogaz comme combustible pour la cuisine.

Crédit photo : mpd01605

Rédigé par : La Rédaction

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