Les différentes instances internationales considèrent toute l’Afrique comme le futur eldorado de la croissance mondiale, les acteurs de l’économie africaine mettent cependant en garde contre une vision trop idyllique. Certes les chiffres du PIB sont largement supérieurs à ceux des pays développés pour autant, la prolongation de ces efforts nécessite d’importants investissements financiers. Comme le rappelait la Banque Africaine de développement, « le continent nécessite 93 milliards de dollars d’investissements en infrastructures par an, mais seulement la moitié, 45 milliards sont au rendez-vous. “Le résultat : un manque à gagner de 2% du PIB par an” ».
Lors du forum Build Africa, le PDG de Bolloré Africa Logistics, Dominique Lafont, soulignait ainsi “les infrastructures sont la condition, sinon suffisante du moins nécessaire, à l’industrialisation”. Et pourtant, si le CEO Africa forum considère que les « capitaux n’ont plus peur de l’Afrique », les besoins énergétiques sont si importants que toutes les initiatives sont étudiées avec soin. Parmi elles, on compte notamment les 100 millions de dollars récemment levés par le Fonds Africain des Energies Renouvelables (Faer), ou encore le programme « Akon lighting Africa » qui devrait apporter l’électricité à 200 000 ménages ruraux du Burkina Faso.
Le New York Forum Africa organisé du 23 au 25 mai prochain devrait lui aussi inciter les 1500 chefs d’entreprise présents à la manifestation à se tourner vers ces secteurs prometteurs. Appuyés par plusieurs chefs d’Etat, les participants constatent que 35% de la croissance provient de ressources naturelles et souhaitent désormais optimiser leur utilisation. Plusieurs solutions seront proposées comme le développement des Partenariats Publics Privés, ou encore des financements croisés entre différents Etats.
C’est également dans cette perspective que l’Allemagne vient de réorienter sa politique d’aide au développement en faveur des énergies renouvelables. Stefan Liebing, président de l’Association des entreprises germano-africaines confiait ainsi, « il serait judicieux à nos yeux de voir une collaboration bien plus étroite entre ministère de l’Aide au développement et ministère de l’Economie et de l’Energie ».