Dans les vallées du Cachemire pakistanais, pour faire face à la crise énergétique qui paralyse le pays, des familles ont construit leurs propres barrages hydro-électriques, sur des ruisseaux et des rivières de la région.
Dans certains villages isolés du Pakistan, les coupures de courant peuvent durer plus de 20 heures par jour. Le pays vit actuellement une pénurie d’électricité considérable en raison de l’explosion démographique. Afin de combler ce déficit de 4.000 mégawatts, le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif a annoncé, à différentes reprises, la construction d’usines thermiques au charbon, de centrales nucléaires et de grands barrages hydroélectriques. Mais attendant leur mise en service, la pénurie perdure.
Du coup, dans la vallée de Neelum, des habitants transforment eux-mêmes l’eau qui dévale leur montagne en électricité, grâce à des micro-barrages hydroélectriques. “Une turbine a été installée pour être partagée par 50 familles, cela a coûté environ 2.000 euros. Nous en avions besoin. C’est notre seule source de lumière. Nous la démarrons à 15H00 chaque jour pour l’éteindre à 8H00 le matin suivant”, explique Rahimullah, l’opérateur de cette installation sommaire de la vallée du Cachemire.
Aujourd’hui, la région produit 1.130 mégawatts, grâce à ses barrages hydroélectriques. Cependant, la majeure partie de cette énergie est redistribuée sur le réseau national et ne bénéficie pas aux locaux : sur les 200 000 habitants qui peuplent la région, moins de 100 000 d’entre eux n’ont pas accès à l’électricité du réseau national. Les turbines communautaires de fortune remplissent donc un rôle primordial, pour ses habitants qui sont devenus les rois de la débrouille.
Enfin, ces petites installations ont un effet positif pour l’environnement. Elles évitent, ou ralentissent en tout cas, la déforestation. En effet, les familles qui vivent sans électricité se chauffent en brûlant du bois coupés aux alentours. L’utilisation des micro-centrales électriques contribue donc à préserver les forêts.
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