Une tendance se dégage de la dernière étude PwC sur le facteur carbone des principaux électriciens européens : alors que la production des énergéticiens a reculé en 2012 (-34 TWh), principalement en raison du ralentissement économique, les émissions de CO2 de ces mêmes groupes sont en hausse (+0,6%), à la suite de la recrudescence de l’utilisation du charbon, un combustible bon marché mais parmi les moins respectueux de l’environnement. Mais cette tendance européenne ne se traduit pas au sein des groupes français EDF et GDF Suez dont les émissions sont en baisse.
La baisse des émissions du groupe GDF Suez (5ème émetteur de CO2 en Europe, -10% d’émissions) s’explique par un net recul de sa production. Le groupe, qui sort du Top 5 des plus importants producteurs d’électricité d’Europe, est notamment impacté par la crise des centrales à gaz.
EDF reste de loin le plus important producteur d’électricité du Vieux Continent (594 TWh produits en Europe en 2012 contre « seulement » 202 TWh pour le second producteur, l’Allemand RWE).
Mais sa production étant « décarboné » à 95 % (et essentiellement composée de nucléaire et d’hydraulique), le groupe possède un excellent facteur carbone (90kg de CO2 par MWh produit). Sur ce plan, seuls les énergéticiens spécialisés dans l’hydraulique parviennent à faire mieux qu’EDF au plan européen et même au plan mondial.
Le facteur carbone d’EDF est même en baisse de 8,2%, là aussi principalement en raison d’une baisse de l’activité des centrales à gaz. Une baisse qui permet au groupe français du sortir du classement des 5 premiers émetteurs de CO2 (en valeur absolue), dont la première place est occupé par RWE (158 MtCO2, +11%), gros consommateur de charbon.
Selon PWC, « le groupe EDF contribue de façon très significative à maintenir le facteur carbone moyen européen à des valeurs relativement basses » (le facteur carbone hors EDF s’élève à 452 kg de CO2 par MWh, mais seulement à 350 kg de CO2/MWh en prenant en compte l’électricien français).
En revanche, l’impact des nouvelles énergies renouvelables est encore faible sur le facteur carbone, analyse le directeur énergie et climat de PwC, Olivier Muller :
« Si on parle beaucoup de transition énergétique, on constate cependant que les producteurs d’électricité font de plus en plus appel aux énergies carbonées, beaucoup plus compétitives au niveau des prix dans un contexte de crise. Le recours aux énergies renouvelables, bien qu’en hausse cette année, ne suffit pas pour autant à diminuer le facteur carbone européen ».