Le directeur de la centrale nucléaire de Penly peut être satisfait de l’exercice 2013 : en plus d’avoir reçu une appréciation globalement positive sur le plan de sa sûreté (l’ASN la juge « satisfaisante »), la centrale normande a atteint son meilleur niveau de production depuis 20 ans.
En 2013, la centrale de Penly a produit 19,21 milliards de KWh, soit 4,75% de la production d’électricité française. Ce niveau de production élevé a été atteint grâce un taux de disponibilité de près de 99,5% sur l’année (contre un peu moins de 80% pour l’ensemble du parc français).
Une telle disponibilité ne pourra pas être égalée en 2014 puisque 160 jours d’arrêt pour maintenance sont d’ores et déjà planifiés : le réacteur 2 de la centrale ferra l’objet d’une visite décennale (qui mobilisera 3.000 personnes pendant 90 jours), le réacteur 1 d’une visite partielle, et divers travaux sont au programme, dont la construction d’une plateforme logistique.
Mais davantage que les résultats en termes de production, le directeur de la centrale Alban Verbecke préfère retenir le haut niveau de sûreté du site : en 2013, la centrale n’a été le théâtre que d’un seul événement significatif, une anomalie classée de niveau 1 sur l’échelle INES qui en compte 7.
Seul point noir, les accidents de travail, au nombre de 15 en 2013. Ce « n’est absolument pas satisfaisant », considère Alban Verbecke. « Nous visons l’excellence, y compris dans les conditions de travail ».
COMMENTAIRES
Le taux de disponibilité est trompeur et n’a pas grand intérêt. Tout le monde connaît ces vendeurs, “disponibles” dans les magasins, mais qui restent improductifs, à attendre le client.
Ce qui compte, c’est le taux de charge, la production effective divisée par la production nominale (potentielle), taux de charge qui n’est en moyenne que de 75% en France, sans doute le plus faible du monde excepté le Japon.
http://energeia.voila.net/nucle/france_58_reacteurs.htm
Dans le cas particulier de Penly en 2013, avec deux réacteurs de 1.330 MW chacun, la production théorique est de 23,3 TWh par an. Avec les 19,21 TWh de 2013, le taux de charge n’est que de 82,4%.
La difference marquée entre le taux de charge et le taux de disponibilité provient du fait qu’en France les centrales nucléaires participent au suivi de charge afin d ajuster la production avec la consommation ( contrairement aux centrales étrangères qui tournent la plus part du temps en base). Ce suivi de charge conduit à reduire la puissance produite par la centrale par exemple la nuit ou lors des pics de production des éoliennes particulièrement dans le nord de la France. Quoi qu’il en soit, le taux de disponibilité est bien le meilleur indicateur pour quantifier la performance industrielle de l’installation.